Cyril, gagnant du Meilleur Pâtissier 2015, se confie

Il y a une semaine, Cyril, le grand gagnant de la saison 4 du Meilleur Pâtissier, nous a ouvert les portes de sa cuisine, là où tout à commencer. 

Le Meilleur Pâtissier, c’est l’émission qui fait rêver un grand nombre d’amateur pâtissiers, mais peu on la chance d’y participer. Cyril lui, a remporté avec brio cette émission, regardée par près de 5 millions de téléspectateurs.

Depuis sa victoire, il a continué sa vie de policier, et propose le week end, dans sa cuisine, des ateliers de pâtisseries pour les plus férus.

Avant de se lancer dans un atelier “Pièce montée”, nous avons posé quelques questions à Cyril, afin d’en savoir un peu plus sur son parcours et son incroyable aventure…

 

  • Comment et quand est née ta passion pour la pâtisserie ?

Alors ma passion pour la pâtisserie est née pendant mes voyages en famille en Italie. J’ai été pas mal de fois en Italie, j’ai des souvenirs de Tiramisu, de café chaud, de biscuit cuillère qui sort du four… Donc c’est vraiment à partir de là que tout est né. Et ma grand-mère et ma mère font beaucoup de pâtisserie, cuisinent. Tout petit je regardais un peu dans les fourneaux ce qu’il se passait, et c’est arrivé comme ça.

 

  • Comment concilies-tu ta vie de policier à celle de pâtissier et celle de père de famille ?

Ma vie de policier, ma vie de pâtissier et ma vie de papa c’est pas facile à concilier, parce que mine de rien faut être très organisé. Tous les soirs quand mes enfants sont au lit, c’est pâtisserie, pâtisserie, pâtisserie. Il n’y a pas beaucoup de place au repos. Les week end je fais partager ma passion avec mes ateliers. Je privilégie toute une journée de mon week end pour la pâtisserie, la deuxième journée c’est pour la famille et le soir pâtisserie que quand les petits dorment, pour justement ne pas perturber ma vie de famille. Et pour le boulot de policier, au début ça n’a pas été facile la première victoire. Les gens te reconnaissent dans la rue. Certains faisaient demi-tour quand on faisait les contrôles de vitesse, venaient pour un peu prendre contact, me rencontrer. Ça s’est très bien passé, je suis tombé que sur des gens très sympas.

 

  • Il faut dire que le monde de la police et celui de la pâtisserie sont très différents, comment tes collègues réagissent-ils quant à ta passion pour la pâtisserie ?

Et bien mes collègues Bordelais ils étaient très contents parce que je leur ai fait goûter pas mal de gâteaux. Et c’est souvent moi qui faisait les gâteaux d’anniversaire, les galettes des rois… C’était vraiment le moment convivial à la police où on se posait entre amis. Et ils croyaient vraiment en moi, ils me disaient « Tu vas gagner c’est sûr ». Pour eux c’était normal que je termine au Meilleur Pâtissier. Donc ça s’est très très bien passé, ils n’ont pas été jaloux. Quand j’ai gagné, il y a eu 5 mois d’attente à peu près entre ma victoire et la diffusion de l’émission. Et ils ont respecté, ils ne m’ont pas dit « Alors t’as été jusqu’où ? ». Ils savaient que j’avais été loin mais ils ne savaient pas que j’avais gagné.

 

  • Ça doit être difficile du coup de garder pour soi sa victoire ?!

Bah c’est difficile, surtout que moi j’ai repris le travail dès le lendemain de mes 2 victoires (puisque j’avais gagné Le Meilleur Pâtissier normal et le spécial Noël) à 6h du mat’ dans Bordeaux. Et là, ça fait bizarre. La veille on était sous les feux des projecteurs et avec deux victoires, et le lendemain on est un agent de police lambda, on reprend sa vie, on peut rien dire surtout, on ne peut pas parler ni avoir le sourire toute la journée. Parce que mine de rien, les gens vont te dire « Mais qu’est que t’as, qu’est ce qu’il t’est arrivé ? ». Ce qui est bien c’est que j’ai repris de travail tout de suite, donc ça m’a directement remit dans la réalité.

 

  • Qu’est ce qui t’as donné envie de participer au Meilleur Pâtissier ?

C’est Madame, c’est ma chère femme qui m’a inscrit au tout premier casting. Donc envoi de photos de mes desserts, une ou deux photos de profil, et c’est là que tout a commencé. Il y a 4 castings. Le tout premier il faut oser s’inscrire, parce qu’on se dit toujours qu’on va passer une ou deux émissions, mais aller jusqu’au bout, non, on n’y pense pas. Et puis on se dit « est ce que les amis ou la famille te disent que c’est bon pour te faire plaisir ou pas ? ». Il y a un monde entre pâtisser pour ma femme et mes enfants, et pâtisser pour Cyril Lignac, Mercotte ou Philippe Conticcini. Ça n’a rien à voir. Et c’est là où quand on y va, on est jamais sûr de ce qu’on fait. Là-bas tout est compliqué, la cuisine on ne la connaît pas, les chefs qui viennent sont hyper pointilleux. Donc tout est remis à zéro et on est tous égaux.

 

  • Combien de temps s’écoulait-il entre chaque épreuve ?

Alors le lundi on faisait 2 épreuves : la revisite et l’épreuve de Mercotte, le mardi on faisait l’épreuve créative, le mercredi le cours avec le professionnel qui était venu nous juger la veille, et le jeudi et vendredi on tournait les deuxièmes parties de soirée, « A vos fourneaux ». Et là on rigolait bien. Le week end on se reposait beaucoup, et le lundi on recommençait. En 8 semaines je suis rentré 2 fois. Mais il vaut mieux ne pas rentrer, parce qu’on rentre de Paris, on est fatigué, on ne dort pas beaucoup. Les conditions là-bas c’est vraiment un concours. Et puis une fois qu’on est y est, on ne pense que pâtisserie, on dort pâtisserie, on appelle sa famille il est 2h du matin quand on a terminé et on ne comprend pas pourquoi ils ne décrochent pas. Et quand on rentre on a envie de retrouver sa cuisine, de faire des tests, de se rassurer.

 

  • Durant l’émission, y a-t-il eu des choses qui t’ont surpris quant au tournage, à la mise en scène, à l’organisation etc ?

Alors ça montre la réalité de la vie pro d’un pâtissier, c’est-à-dire toujours speed, hyper pointilleux sur l’hygiène, sur l’organisation, le gaspillage. Là-bas, le moindre gramme jeté c’était sujet à des remarques du jury. A la télé ils jugent l’esthétique, le goût, mais ils jugent également le gaspillage, l’organisation etc.

 

  • Quel est ton plus beau et ton pire souvenir durant l’émission ?

Alors il y en a eu pleins ! Le plus beau souvenir c’est la critique de Philippe Conticcini en finale. Une critique qui me disait que 90% des professionnels ne faisaient pas ça. Et le pire souvenir c’est mon épreuve de macarons. En général je réussi plutôt bien les macarons, et ce jour-ci ça n’a pas été mon jour, et c’est l’épreuve où j’ai vraiment douté. Mais c’est en même temps l’épreuve qui m’a fait réagir. Il fallait faire 100 macarons et j’ai quand même réussi à en sortir une soixantaine. Donc c’est là où je me suis dis que je pouvais travailler vite, plus rapidement et mieux. Ça a été un vrai déclic et c’est là où je me suis dis « Bah oui, je peux aller loin ».

 

  • Tu y as tissé beaucoup d’amitiés ?

Oui ! On est encore tous en contact, 1 an et demi après, donc c’est une belle aventure ! Nous on est tombé sur une saison où tout le monde s’entendait très très bien, il n’y a pas eu cet esprit malsain de compétition. On a tous été soudés, liés, dans les bons et les mauvais moments. Ce sont de belles rencontres.

 

  • As-tu une petite anecdote à nous raconter sur Cyril Lignac ou Mercotte ? 

Cyril Lignac il est très très très gourmand, il goûtait avec des grosses bouchées, et après le petit gourmand, il repartait à la cafet’ remanger ! On a de très bons souvenirs ensemble, on faisait des tours du château après pour éliminer, on a tous pris quelques kilos suite au tournage. On a beaucoup rigolé.

Et Mercotte elle n’est pas du tout comme à la télé, où elle peut paraître sèche, tranchante, alors que c’est une grand-mère adorable, fantastique ! Je suis d’ailleurs toujours en contact avec elle, et aussi avec Faustine. C’est devenu de vraies amies et elles font partie des très belles rencontres de mon aventure.

 

  • Depuis ta participation à l’émission, je suppose que tu as beaucoup de succès, comment le ressens-tu ?

L’émission Le Meilleur Pâtissier ça change une vie, c’est 4 millions de téléspectateurs. Après en tant que participant ou gagnant il ne faut pas croire que tout est dû. Après l’émission j’ai fais beaucoup beaucoup de choses, j’ai voyagé pour me faire connaître, parce que mine de rien les gens te jugent, il te dise que tu as fais une émission de télé réalité entre guillemets, et après « on va voir ce qu’il sait faire ». J’ai été pâtisser en Corse chez Pierre Hermé, j’ai beaucoup travaillé. Mais oui, j’ai eu beaucoup de sollicitation, et j’ai encore beaucoup de choses à venir. Ça ouvre des portes, mais après il faut s’incruster et travailler, parce qu’on est attendu au tournant.

 

  • En participant à cette émission, qu’as-tu appris ? Sur la cuisine mais aussi sur toi ?

J’ai appris que j’étais calme dans les moments difficiles, que j’arrivais à bien gérer mon stress, et ça c’est très important. L’endurance aussi c’est très important dans Le Meilleur Pâtissier, ça m’a beaucoup servi, tout comme l’esprit sportif. Mais ce que j’ai aussi appris c’est que je ne tremble pas devant les caméras, et que j’arrivais à écouter les critiques des pâtissiers et les retranscrire dans mes pâtisseries futures. Et c’est ce qu’ils aiment.

 

  • Etre le grand gagnant du Meilleur Pâtissier t’as, je me doute, ouvert énormément de portes. Quelles ont été tes plus grandes opportunités ? Y a-t-il eu des propositions que tu as refusées ?

J’ai eu pleins d’opportunités, pour travailler avec des professionnels, mais pour ça il fallait déménager, quitter sa famille, refaire toute une vie. Et pour moi, la priorité c’est la vie de famille. Donc pour l’instant j’ai refusé, je me consacre à fond dans mes ateliers. Ce que j’aime moi c’est voir les gens. Si c’est pour pâtisser derrière 4 murs et produire des gâteaux, ça ne m’intéresse pas vraiment pour l’instant. Ce que j’aime c’est faire mes ateliers, discuter avec les gens, partager mes connaissances.

 

N’hésitez pas à aller faire un tour sur son blog ! Il y publie le calendrier de ses ateliers, mais aussi des recettes et bons plans : http://danslescoulissesdemapatisserie.blogspot.fr/

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