Il y a quelque semaines, nous avons fait la connaissance de Stéphanie Bottreau, Chef à domicile et auteure du blog Cook N’Tinem lors d’une Kweezine Session.
Nous tenions absolument à la rencontrer car cette jeune femme a fait le choix, il y a quelque années, de faire en sorte que sa passion pour la cuisine devienne une véritable activité professionnelle.
Alors quand une personne aussi talentueuse que Stéphanie met son amour pour la cuisine au service des plus gourmands, nous voulions en savoir plus sur cette passion, son activité et comment elle partage cela avec ses clients.
Pour cette Kweezine Session, nous avions donné rendez-vous à Stéphanie au Juliena, un salon de thé Bordelais qui nous à ouvert son atelier. Nous l’avons donc interviewé et suivi durant cette journée d’atelier de cuisine dont le thème était “Cuisine venue d’ailleurs et saveurs acidulées..”
Nous avons eu le plaisir d’accueillir quatre participants très enthousiastes que vous découvrirez également à travers les photos prisent durant l’atelier 🙂 : Lumir du blog Voyage Gourmand, Audrey du blog “Ma p’tite cuisine“, Camille du blog “Camille in Bordeaux” et Catherine qui n’a pas de blog mais qui a fait une très belle assiette (que nous avons eu la chance de déguster à sa place 🙂 )
Stéphanie, peux-tu nous raconter en quelques mots ton parcours ?
J’ai eu une première approche professionnelle dans le vin, notamment à l’export pour différentes maisons dans le Bordelais.
En 2009, les circonstances de la vie ont fait que j’ai quitté mon emploi et que s’est posée la question d’une reconversion professionnelle. Comme le bruit courait dans mon entourage que je détenais un certain talent dans la cuisine, je me suis dit « Tiens, et pourquoi pas me lancer là-dedans !
L’idée de faire Chef à domicile a pointé le bout de son nez ! Donc, à partir de là, s’en est suivie une formation diplômante entre 2009 et 2010 qui a été validée par un examen avec des stages dans des établissements comme celui de Christophe Girardot (étoilé Michelin) ou au Market d’Andernos chez Éric Bruyelle. Je me suis donc lancée dans le grand bain en 2013 !
Comment t’es venue cette passion naissante ?
La cuisine ? Oh, je suis tombée dedans toute petite par le biais de ma grand-mère maternelle et de ma maman. Je devais être en primaire. J’avais 8-10 ans.
J’en garde un souvenir parce que je les regardais toujours préparer les grandes tablées pour des réunions familiales. L’idée de préparer quelque chose pour ensuite se retrouver autour d’une table me plaisait déjà bien !
Mettais-tu déjà “main à la pâte” ?
Plus ou moins. Avec ma grand-mère, je faisais les gâteaux au yaourt. Je la regardais aussi faire des conserves, préparer les poulets, les brebis, les agneaux… car mes grands-parents avaient une ferme, c’était des anciens métayers. Ils vivaient, en quelque sorte, un peu en autarcie.
Qu’est ce qui a fait que cette passion se transforme aujourd’hui en une profession ?
Disons qu’à l’âge de 17 ans jusqu’à la fac, ma maman a laissé tomber les « casseroles » ; c’est donc moi qui ai pris le relais. Tout naturellement. D’ailleurs, quand j’invitais des copains de la fac chez moi, spontanément c’était moi qui mettais la main à la patte ! Je grappillais des recettes un peu partout et j’avais plaisir à en sortir une nouvelle. C’était mon plaisir à moi.
Puis s’est trouvé que mon entourage s’est révélé enthousiaste au travers de ma cuisine : «Ah mais c’est génial ce que tu fais, quand est-ce que tu comptes ouvrir ton restaurant ?! ». Ils étaient adorables mais je leur répondais « Ecoutez, c’est bien mignon mais j’ai ma vie, j’ai mon job, ça en restera là. » Puis licenciement économique en 2009, et c’est par la suite que j’ai décidé de monter ma propre boite. Comme quoi 🙂 !
En terme de cuisine, est ce que tu as trouvé TON style ?
Oui, ma cuisine se situe aussi bien sur des recettes françaises (du terroir, du sud-ouest) et ce différencie par les saveurs, par des épices, des textures, des poivres… qui viennent d’ailleurs. Avec un papa italien et une maman d’origine espagnole, j’ai forcement baigné dans un milieu très cosmopolite.
Tu aimes donc partir à la découverte de nouvelles saveurs ?
Oui, tout particulièrement la cuisine asiatique de par sa philosophie et la richesse qu’elle offre.
J’aime aussi énormément travailler les bouillons (d’ailleurs je suis en train de dévorer le livre de William Ledeuil sur les bouillons !).
Aussi, j’aime travailler les légumes ; qu’ils soient juste blanchis pour garder leur croquant ! Et à côté de ça, j’adore cuisiner des recettes italiennes car mon papa vient de là-bas.
Les recettes espagnoles, un peu moins. Quelque part, je me mets encore un frein à cuisiner cette cuisine là car je n’ai jamais mangé une paella aussi bonne que celle de ma grand-mère. C’est un peu ma Madeleine de Proust 🙂
Te rappelles-tu de ta première prestation ?
Oui, j’étais stressée ! C’était pour le papa d’une amie, un monsieur très gentil. Il recevait à dîner des amis. Une bonne première expérience !
Es-tu confiante à chacune de tes prestations ?
C’est toujours un challenge qui se répète parce qu’à chaque fois, on rentre dans une cuisine différente, les clients sont différents… Afin de personnaliser au mieux ma prestation, je demande toujours un rendez-vous préalable pour apprendre à les connaitre et cela j’y tiens beaucoup.
Que souhaiterais-tu donner comme conseils à ceux qui, comme toi, voudrons se lancer dans ce métier de Chef à domicile ?
Il faut prendre le temps de bien réfléchir à ce qu’on veut faire. Ce métier ce n’est pas de l’alimentaire. Si on fait ce métier, c’est qu’on l’aime, profondément. Il faut penser aussi à bien s’entourer, que ce soit par le biais de réseaux, ou par le biais d’en parler autour de soi ; il ne faut pas hésiter à se montrer même si au début ce n’est jamais facile.
Si on sent que c’est ce qu’on veut faire, alors foncez ! Et ne pas hésiter !
Te rappelles-tu d’un plat qui t’a marqué ?
Ce n’est pas un plat. Je dirais… La cuisine de mes 2 maîtres de stage, avec Eric Bruyelle et ses ravioles marinées façon asiatique, servies avec un bouillon aux gingembres, et Christophe Girardot, avec son pot au feu revisité. Miam !
Avec qui aimerais-tu passer un peu de temps dans sa cuisine?
Eric Guerin. Parce que j’aime sa cuisine (pour avoir eu la chance de la déguster). J’aime ce qu’il dégage, sa philosophie, sa façon d’écrire. J’aime beaucoup son univers.
Si tu devais prendre un cours de cuisine, avec qui le partagerais-tu ?
Anne Sophie Pic. Parce que j’aime sa précision et l’équilibre qu’elle met dans ses plats (même si je n’ai pas eu la chance de goûter sa cuisine, grrrrr).
Rien qu’en lisant ce qu’elle écrit, ce qu’elle retranscrit… j’arrive à me l’imaginer. J’aime beaucoup cette personne et, apprendre auprès d’elle, me plairait beaucoup.
Quand tu invites des proches à venir manger chez toi, quel genre de plat prépares-tu?
Hum. Je leur cuisine plus volontiers Italien. La dernière fois, je leur avais fait un Osso bucco. D’ailleurs, un de mes amis m’avait dit que ça lui rappelait celui que lui faisait son grand père. Ça m’avait fait plaisir ! J’aime aussi beaucoup travailler le poisson, car ça change, on n’a pas l’habitude de le travailler.
Merci Stéphanie ! On a adoré ce moment de partage avec toi ! Pour les autres qui n’ont pas eu la chance de venir avec nous lors de cette Kweezine Session, on vous partage la recette qui a été réalisée sur un autre article. 🙂
Merci au Salon de thé Le Juliena qui nous à ouvert son atelier et vous invite d’ailleurs à passer faire un tour pour déguster les merveilleuses pâtisseries que nous avons eu la chance de déguster 🙂